Joseph Constant TAVERNE (1882-1951)

Qui est Joseph Constant TAVERNE ?

Joseph Constant TAVERNE voit le jour à Lille (Nord) le 13 novembre 1882. Son père, Godefroy Louis TAVERNE, est un forgeron né à Guînes (Pas-de-Calais) âgé de 34 ans, et sa mère, Marie Geneviève Catherine FEUILLADE, est quant à elle née à Ambleteuse (Pas-de-Calais) et est âgée de 27 ans. La petite famille habite 201 Rue du Long Pot, à Lille.

Acte de naissance de Joseph Constant TAVERNE numérisé par les archives départementales du Nord
Acte de naissance de Joseph Constant TAVERNE
(Source: Archives Départementales du Nord)

Le samedi 30 novembre 1907 à Lille, Joseph épouse Angèle Victoria DELAUX, fille d’Eugène Fleuri DELAUX et Stéphanie Georgie DUQUENOY, et petite-fille de Jean Baptiste DELAUX et Joséphine Hortense MICHEZ, mes sosas 100 et 101 (ancêtres de la 7e génération). Pour faire bref, Joseph est le cousin germain de Nathalie DELAUX, mon arrière-arrière-grand-mère.

Après leur mariage, Angèle et Joseph s’installent 8 rue du commerce à Lille (Nord), où nait Stéphanie le 25 aout 1908, puis, ils s’installent cité Mallet, rue des huiles, toujours à Lille (Nord) où naissent Eugène et Fernand, respectivement le 23 juin 1910 et le 20 mai 1913.

Joseph Constant et l’armée

Niveau militaire, Joseph Constant est d’abord ajourné (1903) puis dispensé du service militaire car son frère est déjà au service (1904). Il arrive finalement au 162e Régiment d’Infanterie le 14 novembre 1904 où il est immatriculé sous le n°7424 en tant que soldat de 2e classe. Il est envoyé dans la disponibilité le 29 septembre 1905 avec le certificat de bonne conduite accordé.

Comme je vous l’ai déjà expliqué sur la page que je consacre à Adrien VELU, le certificat de bonne conduite a été mis en place par le décret du 26 juin 1901. Il était délivré aux militaires qui avaient accompli le temps de service auquel ils étaient restreints par la loi sur le recrutement et qui s’étaient bien conduit pendant toute la durée de leur présence sous les drapeaux. Dans son ouvrage intitulé La Vie à la caserne au point de vue social, le Lieutenant GUENNEBAUD décrit le certificat de bonne conduite comme "la meilleure des références". On est quelques années après la Grande Guerre, mais je vous propose ci-dessous un exemple de certificat de bonne conduite, il s'agit de celui accordé à mon grand-oncle en mars 1955

Certificat de bonne conduite accordé à Marcel ARNOULD à l'issue de son service militaire
Certificat de bonne conduite
accordé à Marcel ARNOULD en 1954
(Sources: Xavier B. et Archives Familiales)

Mais revenons à Joseph Constant TAVERNE, qui nous intéresse ici.

Après le service militaire, il est classé comme non affecté des chemins de fer de la Compagnie du Nord comme manoeuvre à Hellemes (Nord) le 5 décembre 1905. Il y restera aussi à la mobilisation d’aout 1914. L’article 42 de la loi de recrutement le considère en effet comme appelé sous les drapeaux mais maintenu dans son emploi de paix du 2 aout 1914 au 8 mars 1919.

Pendant la Première Guerre Mondiale, La famille TAVERNE est signalée comme réfugiée de passage à Paris. Elle fait partie du convoi arrivé dans la soirée du 7 mars 1917 en provenance de Lille (Nord) et à destination d’Annemasse (Savoie). Angèle DELAUX, l’épouse de Joseph Constant qui est sans doute resté en zone occupée pour des raisons liées à son boulot, est accompagnées de ses trois enfants : Stéphanie, Eugène et Fernand (dont nous reparleront un peu plus tard, ce serait hors sujet pour le moment).

Arrivée de rapatriés lillois à Evian vers 1917
Des rapatriés à Evian (1917)
(Source: Gallica / BNF)

Vers un retour à la paix ?

On retrouve la trace de Joseph Constant TAVERNE sur le recensement de Lomme (Nord) pour l’année 1926 qui a été numérisé par les archives départementales du Nord. On découvre ainsi qu’il vit rue des Olliviers, en compagnie de son épouse Angèle, ainsi que leur 4 enfants : Stéphanie, Eugène (qui est apprenti chez Dion), Fernand et enfin Gilbert (né en 1924 à Lomme). Joseph Constant, le père et le héros de cette page, travaille toujours pour la Compagnie du Nord, où il est ajusteur.

Extrait du recensement de Lomme de 1926 numérisé par les Archives départementales du Nord
Extrait du recensement de Lomme (1926)
(Source: Archives Départementales du Nord)

En juillet 1929, la petite famille habite rue d’Oran à Lille. C’est là qu’Angèle DELAUX est décédée le 21 mars 1933. Joseph Constant TAVERNE est quand à lui décédé à Lille le 4 décembre 1951.

Vous vous souvenez de Fernand, le fils de Joseph Constant est né le 20 mai 1913 ? Il épouse Abeline Fernande VANDENBERGH à Aubervilliers (département de la Seine, aujourd’hui la Seine-Saint-Denis) le 30 novembre 1935. Pour l’instant, je ne connais pas d’enfants pour le couple, mais les recherches sont encore en cours. Fernand était résistant, membre des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) homologués aux FFI. Une enquête de police menée par les services des renseignements généraux de Lens conduisit les policiers jusqu’au personnel local de la SNCF de Lens, et il est arrêté le 26 août 1943 à son domicile. Déporté le 26 février 1944 vers le camp d’Esterwegen (Basse-Saxe), il est guillotiné suite à condamnation à mort en mars 1945 à Brandebourg (Allemagne). Le modèle de guillotine utilisé en Allemagne était un peu différent du modèle français : il était d’une taille moindre et possédait plus de métal. Il était surnommé Fallbeil (hache tombante) ou Köpfmachine (machine à tête). On estime à 16000, dont 3000 dans la prison de Plötzensee à Berlin, le nombre de personnes guillotinées sous le Troisième Reich.

Photo du bâtiment principal de la prison de Brandenbourg, en Allemagne, prise vers 1931
Bâtiment principal de la prison de Brandenbourg (1931)
(Source: Wikipedia / Archives fédérales allemandes)