Les camps de prisonniers en Allemagne

Quand la guerre éclate en août 1914, L'Empire Allemand est certain que sa victoire sera aussi rapide que celle de 1870. Seulement, très vite, il doit faire face à un afflux de prisonniers qu'il n'avait pas prévu. Cette situation l'oblige à ouvrir des camps un peu partout sur son territoire.

carte des camps de prisonniers allemands pendant la Première Guerre Mondiale
Localisation des camps de prisonniers en Allemagne
(Le Globe, Revue genevoise de géographie, tome 58 (1919))

En cette fin d'année 1914, les soldats prisonniers dorment dans la paille, dans des huttes de fortune ou dans des trous creusés à même le sol pour s'abriter du froid et de la pluie. L'hygiène est déplorable, et très vite, des épidémies de Typhus apparaissent. Faute d'être prêt à nourrir et à loger un si grand nombre de prisonniers, l'hiver 1914 sera mortel pour des centaines d'hommes. Il faudra attendre l'année 1915 pour que la situation s'améliore un peu.

Des prisonniers français au camp de Friedrichsfeld
Des prisonniers au camp de Friedrichsfeld (Allemagne)
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La Convention de la Haye (1899 et 1907) autorisait le travail des prisonniers uniquement s'il s'agissait d'une activité "non excessive" et bien sûr sans lien direct avec le conflit pour éviter que les prisonniers soient les victimes involontaires d'un tir fratricide. Toutefois, dès 1916, cet article de la Convention est violé par la plupart des belligérants. C'est ainsi qu'en 1917, l'Allemagne met en place des dizaines de milliers de "kommandos" qui obligent les prisonniers à travailler à la campagne ou dans les industries allemandes. On estime alors que le nombre de prisonniers alliés qui étaient réellement détenus dans des camps à un peu moins de 15%.

La Première Conférence de La Haye en 1899
La Première Conférence de La Haye en 1899

Les prisonniers étaient gérés comme véritable armée: Ils étaient (la plupart du temps) logés dans des casernes, vivaient sous les ordres de leurs gardiens et étaient soumis aux mêmes règlements et à la même discipline que ceux qui étaient en vigueurs dans l'armée de leurs geôliers. Le nombre de soldats prisonniers en 1918 est estimé à 6 637 000 parmi lesquels 2 500 000 sont retenus par l'Allemagne, 2 250 000 par la Russie, 916 000 par l'Autriche, 350 000 par la France, 328 000 par le Royaume-Uni, et 43 000 par les Etats-Unis.

Des prisonniers allemands à Toulouse pendant la Première Guerre Mondiale
Des prisonniers allemands à Toulouse
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Mise en garde: Certaines photographies sont issues d'un ouvrage allemand paru en 1916 et intitulé "Die Kriegsgefangenen in Deutschland". Je sais que l'on peut me reprocher d'avoir créer un site en reprenant bêtement les illustrations d'un livre paru il y a 100 ans. A ceux-là, je répondrais humblement que je me suis contenté de faire un travail de classement pour que la recherche et la consultation soit plus facile et ainsi éviter aux chercheurs de parcourir tout le livre pour trouver la photo d'un camp. J'en ai également profité pour supprimer les légendes racistes et nationalistes qui accompagnaient les photos.