Articles de septembre 2024

Le potage au cresson

Oooh ! C’est encore toi ? Je suis content de voir que tu te plais avec moi. Tu veux une nouvelle histoire ? Un autre petit morceau du passé ? Laisse-moi un instant, le temps de réfléchir. Je pourrais te parler d’un monument devant lequel je passe tous les matins, de mes ancêtres belges ou peut-être même te parler une fois de plus d’un souvenir d’enfance et faire une transition maladroite vers un de mes ancêtres. En fait, on va plutôt passer à table, entre nous, ça fait quelques heures que j’aligne les mots et je commence à avoir un petit creux. Imagine-toi au XVIIe siècle, à la cour du Château de Versailles. Tu viens de finir un banquet avec le Roi, un de ces festins en grande pompe comme il était de coutume quand on avait le privilège de manger à la table de Louis XIV. Sur la table devant toi, il y a tout un tas de mets : de la bisque de pigeonneaux, des perdrix au chou, des tourtes à la braise, des poulardes dépecées aux truffes, des viandes, des poissons, des confitures, des massepains ou encore des biscuits. Dis-toi que ça aurait pu être bien pire, si je t’avais envoyé à l’époque romaine, sous la république, pendant l’inauguration d’un flamine de mars, tu aurais eu droit à des becfigues, des tétines de truies, des hures de sanglier ou encore des talons de chameaux.  Revenons sous l’Ancien Régime, sais-tu que le Roi avait parfois de gros problèmes […]

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Le Saint Cordon de Valenciennes

An 1008 après Jésus-Christ. Toute la ville de Valenciennes est touchée par une effroyable épidémie de peste. Toute ? Oui, et elle a aucune pitié. Au monastère de Fontenelle, à côté de Maing, vit un pieux ermite qui répond au nom de Bertholin. Epris de compassion pour les Valenciennois et leur fléau, il prie la Vierge Marie, la suppliant de leur venir en aide. Elle répond à son appel, et lui demande de rassembler les habitants sur les remparts de la ville dans la nuit du 7 au 8 septembre 1008. La dite nuit, Marie apparaît, escortée par des anges. Elle confie aux Valenciennois un fuseau de lin avec lequel ils tressent un cordon écarlate qu’ils déposent autour de la ville. Le « miracle du Saint-Cordon » est accompli : la ville est sauvée de la peste qui la ravageait. En guise de remerciement, les échevins de la ville font une promesse : chaque année, le « Tour Saint Cordon » sera refait. La relique est perdue pendant la Révolution, mais à partir de 1804, c’est une statue de plus de 100 kilos, portée par 6 personnes, qui traverse les rues de notre cité, dans une procession de 17 km. Dès lors, chaque année, la Vierge Marie quitte la Basilique Notre Dame (construite en 1864) qui l’abrite pour faire ce pèlerinage à travers les rues de Valenciennes.

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Qui a volé l’orange ?

Il parait que les murs ont une histoire. Je suis sûr que c’est le cas avec le mur que l’on voit à droite de la photo ci-dessous. Situé rue Charles Giraud à Onnaing, il borde le jardin de Lucia CARLIER (1905-1997) et Noël JOLY (1903-1981), mes arrière-grands-parents, qui habitaient la première maison du coron. Devenue veuve en 1981, Lucia avait pris l’habitude d’aller manger tous les dimanches chez André et Noëlla, ses enfants. De mon côté, je passais une partie de l’été chez Adolphe et Noëlla, mes grands-parents, qui habitaient Quarouble, une petite commune juste à côté d’Onnaing. Une fois, pendant les années 90, je suis allé chercher Lucia avec Adolphe. Super heureuse de voir son gendre, elle lui donne une orange. Quelques secondes, et j’entre à mon tour. Ni une, une deux, folle de joie à la vue de son arrière-petit-fils, elle reprend l’Orange qu’elle venait de donner à mon grand-père pour me la donner. Cette petite histoire, digne d’une sitcom américaine, aurait pu s’arrêter après le rire de mon grand-père. En réalité, la chute est venue le soir même, quand j’ai à mon tour donné l’orange à grand-père. Je n’aime pas les oranges.

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